14 mai 2025
Si vous avez grandi ici ou flâné dans nos rues, vous le savez peut-être déjà : Roye est une ville avec une histoire qui remonte à bien avant le Moyen Âge. Située sur un axe stratégique, entre Amiens et Compiègne, notre ville était un point de passage important. Et bien sûr, qui dit importance stratégique au Moyen Âge, dit aussi fortifications, églises et demeures imposantes.
Mais Roye a aussi été marquée par de nombreux conflits au fil des siècles, notamment ceux liés à la Guerre de Cent Ans, puis aux invasions plus tardives. Ces événements tragiques ont eu un effet direct sur l’architecture de la ville : beaucoup d’édifices médiévaux ont été détruits, remaniés ou remplacés. Mais malgré les ravages du temps et des hommes, certains témoins du passé persistent, parfois à la vue de tous, parfois dissimulés sous des rénovations plus modernes.
L’église Saint-Pierre est sans doute le monument emblématique lorsqu’on évoque l’architecture médiévale à Roye. Si l’édifice tel que nous le connaissons aujourd’hui a été en grande partie reconstruit après les guerres et les destructions des siècles passés, certaines parties de l’église actuelle remontent au Moyen Âge. Les bases de sa structure, notamment, témoignent de cette époque. En levant la tête, vous remarquerez également des détails gothiques dans certaines fenêtres et voûtes, typiques du XIIIe siècle.
Une des surprises que cache Roye se trouve sous nos pieds : ses souterrains légendaires. Ces galeries auraient servi, à l’époque médiévale, de lieux de refuge pour les habitants en cas d’attaque. Si la plupart sont aujourd’hui inaccessibles ou mal connus du grand public, ces souterrains restent une clé fascinante pour comprendre la vie tumultueuse de l’époque. Historiquement, ce type d’aménagement était souvent utilisé à des fins stratégiques, notamment pendant la Guerre de Cent Ans.
En arpentant certaines rues anciennes de Roye, peut-être avez-vous remarqué des murs ou des arcades dont les pierres semblent venues d’un autre temps. Si les remparts médiévaux de la ville n’ont pas survécu intégralement, il reste ici et là des vestiges intégrés dans des constructions plus modernes.
De même, bien que rares, quelques maisons présentent encore des pans de colombages d’origine, ces structures de bois typiques de la période médiévale. Ces édifices racontent à leur manière l’évolution des techniques de construction et des modes de vie de l’époque.
Au-delà de la pierre et du bois, l’époque médiévale nous a aussi laissé des archives précieuses. La bibliothèque et les archives locales conservent (et protègent) des documents datant de cette période. Ils révèlent des détails sur la vie à Roye au Moyen Âge : des recensements, des chroniques, ou encore des actes ecclésiastiques. Ces écrits sont souvent négligés, mais ils offrent une mine d’or pour comprendre le quotidien de nos ancêtres, leurs préoccupations, et même leurs rêves.
C’est aussi grâce à certains documents que l’on a pu reconstituer une partie du tracé des fortifications ou comprendre les fonctions précises de certains bâtiments disparus.
Vous vous demandez peut-être pourquoi il ne reste pas davantage de monuments médiévaux à Roye. La réponse réside dans plusieurs facteurs :
Mais même si ces traces sont devenues discrètes, l’histoire médiévale reste profondément ancrée dans l'identité de Roye.
Si vous voulez redécouvrir notre ville avec ces yeux curieux du passé, prenez votre temps. Flânez. Remontez la rue de l’Église, explorez les recoins du quartier ancien, et laissez votre imagination vagabonder. Au passage, n’hésitez pas à visiter les archives locales : elles pourraient bien vous livrer quelques secrets inédits.
Et si l’envie vous prend d’aller plus loin, pourquoi ne pas en faire une balade thématique ? Une journée où l’on suit les traces du Moyen Âge, appareil photo en main, carnet dans la poche. Qui sait, vous y trouverez peut-être des détails qui nous auront échappé.
En creusant dans le passé de Roye, on réalise à quel point chaque pierre, chaque ruelle cache une histoire. Même si les vestiges médiévaux sont parfois difficiles à dénicher, ils offrent des fragments précieux de mémoire à préserver. Alors, continuons à les (re)découvrir et, surtout, à les partager. Parce que ces traces d’autrefois, aussi ténues soient-elles, font partie de ce qui rend notre ville unique.