5 mai 2025
Il faut dire que Roye a beaucoup souffert durant la Première Guerre mondiale. En 1918, après des mois d’occupations et d’intenses bombardements, la ville est quasiment rasée. Mais pas question de baisser les bras. Dès les années 1920, un grand chantier de reconstruction s’engage pour lui redonner vie.
Les rues du centre-ville offrent aujourd’hui un bel aperçu de cette période de renouveau, où architecture pratique se mêle à un souci esthétique. Les bâtiments de cette époque, souvent en briques, arborent des façades ornées de petites sculptures ou de bas-reliefs représentant des motifs végétaux, typiques des années 1920. Promenez-vous du côté de la rue du Général Leclerc ou de la place de l’Hôtel de Ville pour observer ces touches élégantes qui nous racontent la résilience de Roye.
Au cœur de la ville, l’église Saint-Pierre est l’un des bâtiments les plus emblématiques de Roye. Si son imposante silhouette attire l’attention, c’est son histoire et son architecture qui impressionnent le plus. Détruite à plusieurs reprises au cours des siècles, notamment pendant la Première Guerre mondiale, elle a été reconstruite avec soin pour retrouver sa splendeur d’antan.
Son architecture gothique flamboyant, ses voûtes majestueuses et son étonnant clocher néo-gothique en font une halte incontournable. N’oubliez pas de lever les yeux pour admirer les détails sculptés sur le portail d’entrée, où chaque figure et chaque motif a une histoire à raconter. Et si vous passez à l’intérieur, les vitraux modernes, réalisés après la reconstruction, viennent ajouter une touche de lumière vibrante à ce chef-d’œuvre intemporel.
Pour retrouver l’âme médiévale de Roye, il faut ouvrir l’œil. Les guerres, en particulier les deux conflits mondiaux, ont détruit une grande partie du patrimoine ancien de la ville. Mais certains vestiges ont résisté à l’épreuve du temps.
Parmi eux, on trouve ce qu’il reste des remparts médiévaux, discrètement intégrés dans certains murs du centre-ville. Un autre exemple est la maison dite "des Templiers", un bâtiment datant probablement du XIVe siècle. Si elle ne paie pas de mine à première vue, elle est pourtant un précieux fragment de l’histoire médiévale de la ville. Enfin, certains noms de rues, comme la rue des Fossés, nous rappellent cet ancien paysage fortifié d’une ville au Moyen Âge.
À Roye, l’Art déco se présente de manière subtile mais élégante, surtout dans les constructions des années 1920 et 1930, issues de la reconstruction d’après la Première Guerre mondiale. Regardez attentivement les façades près de la place de l’Hôtel de Ville : vous y verrez des motifs géométriques, des bas-reliefs floraux, et même quelques ferronneries stylisées sur les balcons.
Une mention spéciale pour l’ancienne Poste, dont la façade est un savant mélange d’inspiration classique et de détails typiquement Art déco, comme les lignes épurées et les ferronneries ornées. Les amateurs de ce style ne seront pas déçus en déambulant dans les rues où chaque coin réserve son lot de découvertes.
Roye ne manque pas d’anciens hôtels particuliers, témoins de l’opulence passée de la ville. Ces demeures cossues, parfois discrètes derrière de hauts murs ou de vastes portails, rappellent qu’elle fut autrefois un centre commercial et agricole prospère.
Parmi les plus remarquables, on peut citer l’Hôtel de la Sous-Préfecture, dont la façade imposante témoigne d’une époque révolue. D’autres hôtels particuliers, bien qu’en usage privé aujourd’hui, complètent ce panorama, et leur architecture élégante se dévoile au détour des rues, souvent mêlant briques rouges et pierres blanches.
La place de l’Hôtel de Ville est un véritable voyage dans le temps. En son centre, trône fièrement l’Hôtel de Ville, un édifice reconstruit après la Première Guerre mondiale avec un style éclectique qui mélange des éléments classiques et modernes. Les colonnes et les balustrades évoquent une noblesse ancienne, tandis que les lignes simplifiées et fonctionnelles rappellent l’esprit de la reconstruction de l’époque.
Autour de cette place, vous remarquerez aussi des bâtiments de style néo-régionaliste, qui s’inspirent des fermes traditionnelles picardes tout en étant adaptés à la vie urbaine. Une petite touche locale qui contribue au charme de l’ensemble.
Le passage de la Seconde Guerre mondiale n’a pas épargné Roye, déjà fragilisée par le premier conflit mondial. La reconstruction d’après 1945 a donné naissance à des édifices au style encore plus épuré, souvent marqués par l’usage de matériaux modernes comme le béton.
Pour reconnaître ces bâtiments, cherchez les immeubles aux formes géométriques simples, dotés de larges ouvertures et parfois ornés de mosaïques discrètes. Ce style fonctionnel et efficace reflète le besoin urgent de reconstruire rapidement dans l’après-guerre, tout en répondant à des critères de modernité et de praticité.
En vous baladant dans Roye, ne manquez pas certains monuments publics qui témoignent de l’âme de la ville. Le monument aux morts, situé place Aristide Briand, en est un exemple poignant. Réalisé dans les années 1920, il rend hommage aux victimes des guerres tout en adoptant un style à la fois sobre et solennel, véritable lieu de mémoire pour les habitants.
Dans un registre plus joyeux, le kiosque à musique du parc de la ville est un petit bijou architectural. Avec ses élégantes courbes et son allure rétro, c’est un lieu qui fleure bon les dimanches d’antan avec leurs fanfares et leurs goûters en famille.
Chaque rue, chaque recoin de Roye nous engage à lever les yeux, à observer les détails, à se souvenir des périodes fastes comme des moments plus sombres. L’architecture de notre ville, bien plus qu’une simple juxtaposition de styles, est un témoignage vivant de l’histoire et de l’identité de Roye. Si chaque bâtiment est une page d’un livre, alors Roye est un roman à ciel ouvert. Alors, qu’attendez-vous pour venir en découvrir chaque chapitre ?