Roye à pied : explorer les villages voisins pas à pas

2 octobre 2025

Pourquoi partir à pied autour de Roye ?


La marche, c’est notre fil rouge pour traverser les paysages et renouer avec un territoire à taille humaine. Roye, bourgade de 6100 habitants (INSEE, 2021), a l’avantage rare d’être entourée d’un collier de villages accessibles à pied, en gardant la ville toujours en point de mire ou jamais très loin derrière les épis de blé. Marcher ici, c’est observer de près la Picardie maraîchère, les bosquets, les anciennes voies ferrées, et parfois même croiser le héron cendré qui pêche dans les bras de l’Avre.

  • Dépaysement à deux pas : on n’imagine pas toujours le calme qui règne à 3 km du centre-ville.
  • Découverte du patrimoine rural : chapelles, pigeonniers, croix de chemin et petits clochers cachés.
  • Rencontre avec les habitants, dans la tradition bien vivante du bonjour picard.
  • Circuit accessible toute l’année, adaptable selon la météo et la forme du jour.

Le circuit phare : Roye – L'Échelle-Saint-Aurin – Liancourt – Roye


Ici, pas de balisage « trendy », mais du solide : des tronçons de sentier officiel (GR 123), quelques chemins agricoles, des petites routes secondaires, et pour finir, l’ensemble fait une boucle d’environ 11 km. Une marche idéale pour une matinée ou un après-midi (compter 2h30 à 3h, pauses comprises). On enfile les baskets, c’est parti !

1. Départ du parc municipal de Roye

Le parc derrière la mairie, c’est le symbole du cœur vert de Roye. Belles perspectives sur l’église Saint-Pierre (14e-16e s.), pelouses bien tondues, et souvent des joueurs de pétanque à observer l’air de rien. On prend la direction du stade Georges Clère et on bifurque rapidement vers l’Avenue de l’Europe, qui glisse vers la sortie sud du bourg.

2. Vers la campagne : de Roye à L'Échelle-Saint-Aurin

À la sortie de Roye, la silhouette du silo agricole surveille les allées et venues comme un phare minéral. Les premiers pas quittent la départementale D934 pour s’engager sur le chemin communal longeant les champs, balancé entre blés et betteraves. Après 1,7 km, on entre dans L'Échelle-Saint-Aurin, village discret de 220 habitants. Pause recommandée devant son église classée, flanquée d’un if centenaire, et histoire amusante : c’est le seul village du canton avec un nom comprenant trois accents aigus (source : Guide des communes de la Somme).

3. Les surprise du bourg : L'Échelle-Saint-Aurin

  • L’église Saint-Aurin, au clocher réhabilité après la Grande Guerre
  • Le « lavoir de Charron » – restauré par des habitants en 2010
  • L’Ancienne sucrerie, vestige industriel qui employait une trentaine de personnes au début du XXe siècle (source : Archives Départementales de la Somme)

On traverse le village, puis on s’engage sur le « chemin du moulin », caillouteux et bordé de noisetiers, pour rejoindre rapidement la route vers Liancourt-Fosse.

4. Sur la route de Liancourt-Fosse (pause bocage)

Ici, on marche entre champs et bocage, la limite entre Somme et Oise n’étant jamais très loin. Le paysage s’ouvre, la terre est plus noire : c’est le terrain typique du plateau picard, riche et très agricole. La portion fait environ 2,8 km. Tout du long, on croise parfois des cyclistes, voire des chevreuils au petit matin ou à la tombée du jour.

Fun fact : jusqu’en 1953, une petite ligne de chemin de fer commercial reliait Roye à Noyon, passant par ces villages, pour le transport du sucre et des betteraves locales (Société Historique de Roye).

5. Liancourt-Fosse, étape authentique

Le nom intrigue souvent : « fosse » évoque les anciennes douves, souvenirs du Moyen Âge (source : Chemins de Picardie). Ce petit village de 390 habitants est connu pour :

  • Son église Saint-Pierre et Saint-Paul, reconstruite après 1918
  • Ses maisons typiquement picardes en brique rouge
  • Le modeste café-épicerie local, lieu de toutes les discussions sur la météo et le prix du blé

Certains jours, on y trouve même des marchés occasionnels avec producteurs locaux (mi-octobre, lors de la Fête des Vendanges).

6. Le retour vers Roye – Variante « chemin des crêtes »

On quitte Liancourt par la petite route du Nord, direction Roye. Mais pour réellement profiter du calme, à la sortie sud du village, une bifurcation permet de suivre le « chemin des crêtes ». C’est là que le panorama se fait plus vaste : vue sur la vallée de l’Avre, lignes de peupliers et parfois, par très beau temps, jusqu’au clocher de l’église Saint-Pierre de Roye lui-même. Un dernier passage au bord du lotissement du « Clos des Tilleuls », puis on retrouve le chemin communal qui re-basculera naturellement vers l’Avenue de l’Europe pour rentrer sur Roye.

Cela rajoute environ 1,2 km mais offre un vrai bol d’air (et la possibilité de faire le plein de mûres en août… à condition de marcher doucement !).

Petites variantes et idées de prolongement


Pour les marcheurs plus aguerris ou simplement avides de nouveauté, ce circuit se décline facilement en variantes :

  • Boucle élargie : après Liancourt-Fosse, pousser jusqu’à Beuvraignes (dénivelé plus marqué, église typique, fresques contemporaines au foyer communal) puis retour à Roye par la D934 (17 km environ)
  • Extension vers Saint-Mard : via le chemin de L’Échelle, on peut filer directement sur Saint-Mard, fameux pour sa ferme reconvertie en gîte, et rallonger à 13 km
  • Circuit en partie sur le GR 123 : ce chemin balisé longe l’Avre au sud, offre un parcours plus sauvage et traverse quelques bosquets

Infos pratiques : conseils, balisage, équipement


Le charme du circuit, c’est son côté accessible à tous, mais mieux vaut prévoir un minimum d’organisation.

  • Balisage : Pas de grands panneaux officiels, mais les chemins communaux sont visibles sur Géoportail et bien connus des habitants.
  • Transports : Possibilité de revenir en bus (ligne 47 ou 39, selon horaires Somme Mobilités), ou bien à vélo. Les dimanches, prévoir le retour à pied.
  • Équipement : Baskets recommandées, mais après la pluie, attention aux portions boueuses entre Roye et L’Échelle-Saint-Aurin ; prévoir une gourde (pas d’eau potable officielle sur le parcours).
  • Faune et flore : En avril, regardez au-dessus des haies, on voit parfois passer les cigognes en migration !
Point d’intérêt Kilométrage depuis Roye Particularité
L’Échelle-Saint-Aurin 1,7 km Église, if séculaire, lavoir
Liancourt-Fosse 4,5 km Vieille brique, café-épicerie
Chemin des crêtes 8 km Vue panoramique, mûres en saison

Astuces d’initiés et anecdotes “du coin”


  • Certains chemins communaux suivent des tracés médiévaux, notamment le tronçon Roye—L’Echelle, voie de passage des marchands de sel et de draps au XVIIIe siècle (Bulletin archéologique de Picardie).
  • La ligne de peupliers le long du retour vers Roye fut plantée dans les années 1970 pour servir de brise-vent, mais aussi afin de limiter le ravinement des sols après des inondations marquantes (1977, source Courrier Picard).
  • Selon les anciens du village, les oiseaux nicheurs ont multiplié par deux leur présence dans le secteur depuis la restauration des haies en 2012.
  • Un promeneur chanceux croisera peut-être une cigogne ou, à l’automne, le vol court des outardes canepetières (espèce protégée, voir Faune Picardie), revenues timidement sur le plateau depuis 2018.

Marcher, c’est redécouvrir le lien entre Roye et ses villages


Arpenter Roye et ses alentours à pied, ça ressemble à retrouver un album de souvenirs qu’on pensait avoir laissé de côté : vieilles pierres, accents chantants, gestes discrets entre voisins. Ce circuit phare vers L’Échelle-Saint-Aurin et Liancourt-Fosse n’est pas seulement une rando parmi d’autres : il permet de retisser le lien, de ressentir la géographie vivante de la campagne picarde et d’apercevoir Roye sous un autre jour, depuis la crête ou le fond du champ.

À chacun d’en prendre le fil, d’ajouter une bifurcation, de rapporter une anecdote. La marche, ici, c’est aussi une manière de faire circuler la vie, d’alimenter la mémoire collective et, qui sait, de remettre les bonnes histoires sur le chemin du retour.

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