Impossible d’évoquer la question sans rappeler que Roye fut l’un des points cruciaux du front de la Somme, et ce à deux reprises au XX siècle.
Première Guerre mondiale : destruction et reconstruction
Entre 1914 et 1918, la ville subit une occupation allemande prolongée, des bombardements, puis des destructions méthodiques. En mars 1917, l’armée allemande faisant retraite dynamita une grande partie des bâtiments, détruisant jusqu’à 90% du centre-ville (source : Archives départementales de la Somme). Toute une génération d’habitants dut alors se confronter à l’exil ou à la vie dans des ruines.
Le poids de ces années noires explique que, dès la reconstruction, des rues portent l’empreinte du souvenir combattant : rue du 11 Novembre, rue du Souvenir, place des Combattants…
Seconde Guerre mondiale : occupation et résistance à Roye
Pendant l’Occupation, Roye ne fut pas épargnée. Des habitants s’engagent dans la Résistance, d’autres vivent la déportation ou la collaboration sous le joug nazi. À la Libération, les célébrations locales se mêlent aux deuils. L’existence d’une rue du 8 Mai 1945, mais aussi de places ou d’impasses portant le nom de résistants locaux (souvent méconnus au-delà du canton), s’inscrit dans cette volonté de rappeler l’engagement de tout un territoire.
Au total, la ville deviendra l’un des pôles commémoratifs du “chemin des dames de la Picardie”, parcouru chaque novembre par les associations d’anciens combattants (Le Courrier Picard, dossier 2018).